Chers correspondants,

En ce début d’année, nous sacrifions au rituel, et vous adressons tous nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2024, dont il faut espérer qu’elle sera procéduralement plus cohérente que les précédentes.

Rituel, certes, mais avec sincérité et amitié.

Lorsqu’on parle de procédure et de sincérité, on ne résiste pas au plaisir de se replonger dans Molière. On peut bien s’accorder ce petit moment de pur délice en ce début d’année.

Le MISANTHROPE Acte 1, Scène 1.

Philinte : Ma foi ! Vous ferez bien de garder le silence. Contre votre partie, éclatez un peu moins, et donnez au procès une part de vos soins.

Alceste : Je n’en donnerai point, c’est une chose dite.

Philinte : Mais qui voulez-vous donc qui pour vous sollicite ?

Alceste : Qui je veux ? La raison, mon bon droit, l’équité.

Philinte : Aucun juge ne sera par vous visité ?

Quel plaisir ! En cette année 2024, loin de nous le moindre regret mal placé, pour la justice corrompue telle que celle pratiquée à l’époque de Molière, mais il faut bien constater qu’aujourd’hui, les couloirs du Palais se vident, les audiences de procédure, jadis théâtres fiévreux de débats procéduraux, sont condamnés à une mort sur ordonnance, et que même les plaidoiries ont perdu leur saveur, pour ne pas dire leur utilité.

Les rencontres d’antan avec les magistrats étaient souvent fructueuses et permettaient de faire avancer les affaires autant que les réformes utiles.

Aujourd’hui, les mails se répondent sans se voir, la dimension humaine tire sa révérence, et l’informatique règne en maître absolu d’une pensée unique épluchée de toute nuance.

Nostalgie, quand tu nous tiens ! « Il n’y a rien de plus beau que ce que nous ne voyons plus »

écrivait Jules Barbey d’Aurevilly. On ne lui donnera pas tort.

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Bonne lecture à tous et merci de votre confiance.

 

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